Tu étais sorti de la meute assez tôt ce matin, tu avais besoin de te reposer, d’être un peu seule durant quelques heures avant d’aller patrouiller avec tes camarades sigmas. Tu profitais de la brise fraîche, même très fraîche, mais cela ne t’effrayait pas, bien au contraire, tu savourais cet instant de liberté que tu avais. Tu aimais tant ces petits moments où tu étais seule, comme si le monde t’appartenait. C’était si doux, si bon de se sentir comme un petit nuage.

Tu observais le large et voyais une petite boule de poils noir affronter le froid de l’hiver. Tu l’avais déjà dans la meute, elle avait bien grandi depuis le temps que tu l’avais vu la dernière fois. Tu ne faisais pas vraiment attention au plus petit de la meute, c’était une grosse erreur, mais tu n’avais pas beaucoup de temps à leur consacrer, mais aujourd’hui, tu avais quelques heures pour profiter d’une lamdba pour rattraper le temps perdu. Avançant vers la femelle, tu lui souriais amicalement avant de te poster devant elle en secouant ton pelage remplis de flocon de neige.

« Que fais-tu ici petite ? »

Tu lui parlais avec une voix douce, presque maternelle. Tu aimais vraiment les enfants, d’ailleurs, tu espérais en avoir un jour. Tu ne savais pas vraiment ce que tu valais en tant que mère, mais ce serait une bonne expérience pour toi.

Tu écoutais attentivement la louve sombre, elle était un peu grande pour jouer à de tels jeux, mais chacun était libre d’être comme il le désirait. Tu finissais par te demander quel sera son rang plus tard. Elle était assez petite, elle semblait faible aussi, mais tu ne pouvais pas la juger comme ça. Toi aussi tu étais plus petite que tes compagnons de guerre, et pourtant tu faisais parti des meilleures, tu avais même envie de monter dans a hiérarchie, même si tu avais un peu peur de faire la demande ton dominant. Il t’intimidait beaucoup. Secouant la tête pour oublier tout ceci, tu devais rester concentrer sur la petite femelle et sur ce qu’elle faisait dehors aussitôt.

« Que voudras-tu être dans un mois ma petite ? »

Tu t’assoyais à ton tour, sans lâcher la petite boule de poil du regard. Un regard affectueux, avec les enfants, enfin les plus jeunes, tu n’avais pas trop de mal, tu te sentais même dans ton élément contrairement avec ceux de ton âge et les plus âgés où tu étais bien plus timide. Mais cela ne changeait pas que tu avais besoin d’être seul par moment, comme la plupart de tes congénères sûrement.

La petite femelle semblait perdue dans ses pensées durant quelques secondes, mais revint assez vite à la réalité. Tu avais pris la peine de te lever pour approcher légèrement et savoir si tout aller bien. Elle battit assez vite des paupières et reprit vite une petite souris remplie de mystère. Tu levas la tête pour être sûr de son état. Elle n’avait pas pris longtemps pour te répondre pendant que tu reposais ton derrière sur la neige épaisse.

« C’est très bien, ce n’est pas trop dur de retenir toutes les plantes ? »

Tu marquas une légère pause avant de lui répondre, tu ne voulais pas trop l’effrayer, les guerriers étaient souvent vu comme des bourrus, des canidés qui aime se montrer, qui apprécie raconter leur exploit et ils se sentent souvent supérieure aux autres.

« Je suis une Sigma. »

Ramenant ta queue vers toi, tu gardais ce même petit souris qui existait depuis le début de la rencontre avec la petite apprentie guérisseuse. Elle était si douce, ce rôle lui correspondait parfaitement.

Tu trouvais tout de même cela étrange que son maître ne désirait pas encore lui apprendre les ficelles du métier, en même temps, guérisseur était un rôle à ne pas prendre à la légère. Ces canidés avaient nos vies entre les pattes, il ne fallait pas faire de faux pas, car les conséquences pouvaient être terribles. Maintenant que tu y pensais, ils étaient aussi capables de tuer sans que leurs adversaires ne s’en rendent compte, la maîtrise des plantes était assez rare et certaine pouvait tuer en quelques secondes, c’était bien plus efficace que de centaine de guerriers.

« Je me nomme Eclipse et toi ? »

Je lui répondais sur un ton très amicale, cette petite était vraiment intéressante. Je l’appréciais vraiment beaucoup, elle était encore un peu enfantine pour son âge, mais quand elle prendra conscience du pouvoir qu’elle détiendra, son comportement changera très vite. Elle sera bien plus mature qu’elle ne l’imagine, tu en étais sûr et certaine.

« Veux-tu marcher un peu ? On risque de finir congeler si on ne bouge pas. »

Tu commenças à te lever pour marcher un peu sur les terres Swallow. Le vent était vraiment très frais et tu n’étais pas de roc, tu le sentais traverser ta pelisse pour caresser ta peau et les frissons se multipliaient. Marcher réchaufferait tes membres et tu devais penser à la santé de la petite louve.

La petite femelle se mit à te suivre sans poser de question, elle boitait légèrement et d’un coup, tu sentis son épaule toucher ton corps. Elle cherchait un peu de chaleur dans ton épaisse fourrure, tu ne disais rien contre cela. Etrangement, tu appréciais cette proximité, tu sentais dans ton élément, c’était si agréable que de protéger quelqu’un du froid, c’était comme naturel. Sa queue frôlait la tienne dans des battements reculais. Tu la regardais du coin de l’œil, elle venait de lever la tête pour observer le ciel, les flocons se déposaient délicatement sur sa fourrure sombre. D’un coup, tu entendis la petite louve éternuer en secouant gentiment la tête, un petit rire naquit de ta gorge en entendant ses plaintes. Relevant la tête pour observer le ciel à ton tour, tu savais que le froid aller rester présent encore un bon moment.

« C’est vrai, il y en a encore pour un long moment. »

Tu sentais son regard sur ta pelisse sombre, ça te gênais un peu qu’on t’observe de la sorte mais tu ne disais rien, préférant savourer ce petit moment de tranquillité. Sortant de nulle part, un petit couinement venait de sortir de la gueule de la petite Monny, elle était si mignonne quand elle couinait, pas que tu voulais qu’elle se fasse mal pour l’entendre gémir, mais tu trouvais cela adorable. Baissant la tête sur sa petite patte, tu lui léchas quelques secondes pour la soulager un peu.

« Peux-tu marcher ? »

Ton museau remonta vers son crâne où tu déposas de petite léchouille pour la réconforter, comme le ferait une mère à son enfant. C’était vraiment naturel, mais bizarrement, tu ne te sentais plus mal à l’aise. Donnant un petit coup de museau sur sa joue, tu lui souriais chaleureusement, attendant sa réponse.