Être prêt au Sacrifice [Libre]

06/10/2018

Il patientait tranquillement, le froid de la glace cherchant à percer le bouclier de sa fourrure. Heureusement, il avait toujours eu le poil assez épais. Porter cette fourrure était fort déplaisant lorsque les températures étaient hautes. Mais c'était un avantage dans la situation actuelle. Il lui faudrait rester immobile une bonne heure avant d'être ankylosé. Pendant qu'Hannibal jouait avec ses pensées, il se mit à observer le scintillement de quelques rayons du soleil. Ils n'étaient pas assez nombreux ni assez puissants pour faire fondre le sol gelé. Il avait bon espoir de ramener sa camarade sans qu'aucun de ses poils ne soit mouillés. Tiens, elle venait d'annoncer qu'elle était prête. Lâchant la glace du regard, il tourna sa tête vers l'iceberg. Avait-il fait un mouvement trop brusque ? Est-ce le changement de luminosité qui l'avait ébloui ? Voilà tout à coup qu'il ne voyait plus rien.

Et à son plus grand désarroi, de nouvelles images et sensations vinrent s'imposer à son esprit. Il venait de naitre une deuxième fois. Cette vision fugace était reliée à la première qu'il avait eu sur les terres Raven. Il y était encore question de deux sœurs. Mais le plus marquant fut la révélation de ce père Alpha. Lui, un simple Guerrier, fils d'un Alpha ? Il y avait un problème quelque part. Si il y avait bien une chose qu'il ne souhaitait pas, c'était bien d'être aux commandes d'une meute entière ! Sa liberté d'action lui était trop chère pour être sacrifiée. Alors, lorsqu'il revint à lui, il fit comme la dernière fois : il poussa ces images dans un coin reculé de son esprit et les cadenassa. Avec douceur, il se remit sur ses quatre pattes. Son corps avait mieux supporté cette intrusion que la fois précédente. Peut être était-ce dû au sentiment de bien être qui avait accompagné cette scène de mise bas ? Il avait de nouveau toute sa tête. Il s'empressa de s'enquérir de l'état de la Générale.

"Tout va bien, Hannibal ? Je suis désolé de mon absence. Une nouvelle vision s'est amusée à brouiller mon esprit."

Il ignorait si elle avait elle aussi subi la même chose. Peut être avait-elle pu à loisir le voir avec le regard perdu dans le vide ? Ce n'était franchement pas une image glorieuse pour le futur sauveur. Il espérait simplement qu'elle garda confiance en lui, afin qu'il puisse assurer son chemin de retour sur la terre ferme.

03/10/2018

Lentement et doucement, la louve entreprit de respirer. Ce qu’elle venait de voir dans cette vision plus ou moins apocalyptique venait de d’ébranler certaines de ses certitudes. Elle qui avait toujours cru tout savoir et tout connaitre, elle qui avait toujours eu le sentiment de tout contrôler faisait maintenant face à une réalité toute autre dans laquelle elle avait connu un loup, dans laquelle elle l’avait aimé un loup. Et maintenant, elle était la seule à connaitre cette étrange vérité. Hannibal devait donc faire face à ce qu’elle avait vu. La louve Raven se devait donc d’affronter seule le destin qu’elle avait oublié et qui s’était encré dans un sombre passé. Mais alors qu’elle y songeait, elle comprit qu’elle ne devait pas en parler. Pas encore. Car Jadis n’avait jamais changé d’attitude à son attention et il était donc -à son avis- fort probable qu’il n’ait jamais eu le moindre souvenir la concernant. « Tout va bien, Hannibal ? Je suis désolé de mon absence. Une nouvelle vision s'est amusée à brouiller mon esprit. »

« Pas d’inquiétude, tout va bien. Ne t'excuse de rien et allons-y, il commence à faire froid et bientôt il fera nuit. » Elle se mit doucement à sourire et d’un signe de tête, elle l’invita à poursuivre ce qu’il faisait précédemment. Ils devaient rentrer, c’était une obligation. Car bientôt la nuit serait là et avec elle, le froid et les ténèbres.

06/10/2018

Heureusement, elle ne lui tint pas rigueur de son moment d'égarement. Apaisé par son sourire et ses paroles, il put se lancer dans sa tâche d'éclaireur. Il se releva doucement, ses membres commençaient à peine à sentir la morsure du froid de la banquise. Vive les grosses fourrures. Mais cette petite pause lui avait redonné l'énergie qu'il avait dépensé à gratter frénétiquement la glace. Il fit un demi-tour sur lui-même et observa les différentes possibilités de chemins. Heureusement, la lumière du Soleil était encore là pour révéler les fissures. Mais elle était plus faible qu'au début. Il était temps d'y aller.

"Alors, c'est parti !"

Sur cette parole pleine d'entrain, il se lança. L'une après l'autre, ses pattes testaient la surface gelée. Il était bien plus sérieux qu'à l'aller. Oubliés les bonds plus ou moins gracieux pour vérifier la résistance de la glace. Hannibal avait besoin de lui pour rentrer. Il ne pouvait pas se permettre de faire le fou. Tracer leur propre route était une tâche qui prendrait du temps. Pour exaucer le souhait de son amie d'être de retour à la maison avant la nuit, il décida de reprendre le même chemin qu'il avait suivi pour venir jusqu'à elle. Il avait plus de confiance en l'itinéraire qui avait résisté à tous ses mouvements brusques. Régulièrement, il jetait un coup d’œil en arrière pour vérifier que sa camarade n'avait pas de difficulté à le suivre.

Tout semblait allait à merveille. Ils avaient déjà parcouru la moitié de la distance. L'eau, cachée sous la couché blanchâtre, devait être moins profonde maintenant. Une chute aurait moins de chance d'être mortelle. En parlant de çà, un bruit de craquement se fit entendre sous son dernier pas. Jadis s'immobilisa, une patte en l'air. Il attendit afin de savoir si il aurait droit à un bain forcé. Mais rien ne se produisit.

"Fausse alerte. Mais on va quand même contourner la zone. On est bientôt arrivé !"

Faire un petit détour leur rajouterait quelques mètres supplémentaires. Mais il préférait éviter tout risque inutile. Cela serait trop bête de plonger sous l'eau à deux mètres de la rive. Prudemment, il décida de partir vers la gauche. Ce chemin n'était pas connu, alors il se concentra au maximum. Son ouïe, surtout, était sollicitée. Les rayons de l'astre solaire diminuaient trop pour faire uniquement confiance à sa vue.

03/10/2018

La louve grise le laissa observer les alentours le temps qu’elle ne se remette de ses émotions. Il semblait plus à même de les sortir de là qu’elle-même. Peut-être aurait-elle pu essayer de trouver une solution d’elle-même, mais elle devait bien admettre que malgré son rang de générale, elle était bien loin d’être forte dans tous les domaines. Et si, la plupart du temps, elle parvenait à rester maîtresse de ses émotions afin d’afficher un visage totalement impartial, elle n’en demeurait pas moins une créature sensible et qui avait parfois besoin d’agir en tant que telle. Ce qu’elle venait de voir, dans cette étrange vision, avait tendance à la perturber plus que de raison. Elle tentait bien de rester impassible, mais la tâche était bien plus complexe que prévue. « Alors, c'est parti ! » L’entrain soudain de Jadis la surprit légèrement et elle le toisa silencieusement pendant quelques secondes. Puis, alors qu’il semblait être prêt à quitter l’iceberg sur lequel ils avaient tous les deux trouvés refuges, elle décida de l’imiter à la perfection la plus absolue afin de ne pas risquer leurs deux vies. Avec une légère distance, elle prit donc soin d’observer la façon dont il bougeait pour faire de même.

Un craquement l’obligea pourtant à s’immobiliser au bout d’un moment. Figée, elle fixait Jadis devant elle qui l’avait imité. Ils restèrent là pendant un instant avant que le Sigma ne décide de prendre la parole ; « Fausse alerte. Mais on va quand même contourner la zone. On est bientôt arrivé ! ». Elle ne répondit pas dans un premier temps. Puis hocha la tête plus sereinement. Ils étaient bientôt arrivés sur la terre ferme et chaque pas les rapprochaient un peu plus de la sécurité d’un sol, cependant, elle ne voulait pas prendre le moindre risque si proche du but qu’ils s’étaient fixé. « Je te fais confiance Jadis ». Elle ne pouvait rien de plus, alors à nouveau, elle l’imita alors que dans son dos, le soleil commençait peu à peu à s’éloigner pour rejoindre un autre monde et laisser place aux ténèbres.

06/10/2018

Il avait volontairement brisé le silence entourant leur lente progression. Donner des informations était rassurant, surtout en période de menace. Il fallait montrer qu'il maitrisait la situation pour encourager sa partenaire à avancer. Mais il ne s'attendait pas à recevoir une réponse. Ces cinq petits mots l'étonnèrent autant qu'ils le touchèrent. C'était la première fois qu'Hannibal exprimait clairement un sentiment. La confiance. Elle l'avait plutôt habitué à un masque impassible et à une attitude de totale maitrise de soi. Il était fier d'avoir réussi à lui décrocher ces paroles, même si il ne l'avait pas fait exprès. Ne souhaitant pas briser ce petit pas en avant et la voir se recroqueviller dans sa carapace, il s'interdit de faire une quelconque remarque. Il garda son air sérieux, même si ses yeux pétillaient de plaisir.

Il se lança dans son détour avec beaucoup de précautions. Une patte après l'autre. Il avait l'impression de vivre au rythme d'un escargot. L'avancement était si lent. Mais il devait s'y obliger. Il ne connaissait pas cette glace. Heureusement que contrairement au gastéropode, ils ne portaient pas de coquille. Parce qu'ils n'auraient jamais été rendus avant la nuit.

Traverser les derniers mètres prit le temps qu'il fallut. Mais poser un coussinet sur la terre ferme était l'ultime récompense de cette patience. De nouveau, il put ressentir la terre ferme sous lui. Elle était si chaude et si douce comparé à l'étang. Ils étaient arrivés à destination. Il abandonna complètement l'eau gelée pour que la Générale puisse passer exactement dans ses pas. On n'était jamais trop prudent. Il put alors laisser s'envoler un profond soupir de soulagement. Il n'avait plus besoin de se concentrer à fond. Le danger était écarté. Il était temps de se faire pardonner. Un air penaud froissa son visage et son corps prit une attitude soumise.

"Je m'excuse de t'avoir entrainée dans cette aventure périlleuse. Et en même temps, je te remercie. Grâce à toi j'ai pu répondre à une question qui me hantait."

Si elle ressentait le besoin de le frapper ou de le corriger d'une quelconque manière pour l'avoir mise bêtement en danger, il ne se défendrait pas. Il était prêt à assumer son erreur d'inattention.

03/10/2018

Ses premiers pas sur la terre ferme furent tremblants et peu assurés. Elle qui avait passé tant de temps sur la glace peinait à croire qu’elle était enfin parvenue à la quitter pour rejoindre un monde ou le sol ne risquait pas de disparaitre sous elle. Calmement, Hannibal prit le temps de savourer la douce sensation de la neige, mais aussi plus profondément de la terre sèche et gelée. Elle prit le temps d’apprécier cette douce sensation de sécurité qui venait l’entourer d’un chaleureux halo de douceur. Maintenant que sa vie n’était plus menacée, elle avait l’impression de pouvoir respirer librement à nouveau. C’était presque magique, finalement. Car la générale n’était pas une louve qui se complaisait dans le fait de vivre sous le coup de l’adrénaline. Si elle aimait parfois vivre des aventures trépidantes, elle était un peu plus frileuse des grands frissons qui pouvaient parfois motiver certains loups à avancer. « Je m'excuse de t'avoir entrainée dans cette aventure périlleuse. Et en même temps, je te remercie. Grâce à toi j'ai pu répondre à une question qui me hantait. »

Elle tourna le regard vers Jadis qui semblait attristé et désolé de la situation. Il y avait de quoi, mais en même temps, elle ne pouvait pas vraiment se permettre de lui en vouloir. Après tout, il avait tout fait pour corriger son erreur et maintenant, ils étaient indemnes tous les deux. De plus, cette attitude de soumission lui paraissait un brin étrange. Elle ne parvenait pas à voir Jadis comme un loup de rang inférieur ; pour elle, il était son égal plus que certains autres loups. Elle sourit légèrement, pendant l’espace de quelques secondes, puis elle reprit une attitude plus stoïque. « Ne t’en fais pas. Il n’y a rien eu de dramatique, heureusement, et c’est le plus important. » La louve grise marqua une légère pause le temps de s’assurer que les alentours ne leur feraient courir aucun danger puis elle reprit ; « Merci de ton aide Jadis. » Elle ignorait si c’était ses souvenirs, qui avaient tendance à la hanter bien plus qu’en temps ordinaire ou si c’était l’attitude de Jadis, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être plus douce à son égard. Après tout, elle l’avait aimé.

06/10/2018

Il observait attentivement le visage de son interlocutrice, cherchant les prémices d'une colère. Ses babines bougèrent. Mais ce fut un sourire qui apparut et non des crocs blancs. Cette vision fut fugitive mais bien claire pour Jadis. Il comprit qu'il n'aurait pas droit à une punition. Hannibal avait choisi de ne pas lui en vouloir. Elle le lui confirma verbalement. Il put alors reprendre une posture plus neutre, voire même amicale. Tout se terminait bien finalement. Et c'était le plus important. Il n'osait même pas imaginer son état d'esprit si sa sœur de meute avait plongé mortellement par sa faute. La Mort l'aurait sûrement attrapé à son tour, profitant de sa culpabilité. Heureusement, il n'y avait rien eu de tout çà. La vie pouvait reprendre son cours, sans décès à annoncer. Malgré tout, le Sigma tira une leçon de cette périlleuse aventure : être plus attentif à son environnement, particulièrement sur des sols instables. Il irait s'entrainer en faisant des Patrouilles. Cela lui permettrait d'affuter ses sens et son attention.

"Merci plutôt à toi pour ta clémence. Je n'ai fais qu'écouter mon instinct."

Un bruissement lui fit lever la tête. Une chouette égarée venait de se poser sur une branche pleine de neige. Neige qui tomba au pied de l'arbre. Le ciel s'assombrissait rapidement. Il se tourna vers sa camarade en repensant à ses paroles dites sur l'étang. Rentrer avant l'obscurité et le froid.

"La nuit arrive. La chaleur de la tanière ne va pas tarder à nous appeler. Je t'accompagne ?"

A moins qu'elle ne préféra qu'ils fassent la même route, mais en parallèle, chacun de son côté ? Lors d'entrainements collectifs, il lui arrivait de faire çà pour voir quel Guerrier était plus rapide. Un peu de compétition qui soudait parfois les liens des joueurs. Mais là il ne s'agissait pas d'un jeu. Seulement un retour à la maison seul ou accompagné.

03/10/2018

Hannibal se sentait plus sereine maintenant qu’elle se trouvait en sécurité sur une terre plus ferme. Et tandis que son regard tentait d’éviter celui de Jadis, de crainte de ne trahir ce qu’elle venait d’apprendre par le biais de cette vision étrange d’un souvenir, elle songea à la douceur de l’hiver, priant pour que ce dernier ne soit pas trop rude. Fatiguée par les récents événements et surtout par les missions qu’elle avait dû enchaîner jusque là en tant que Générale Iota, elle peinait à rester impassible et totalement froide. En fait, plus le temps passait et plus il lui semblait qu’elle allait s’écrouler tant elle avait besoin de se reposer. C’était probablement là le contre-coup de sa précédente montée d’adrénaline. « Merci plutôt à toi pour ta clémence. Je n'ai fait qu'écouter mon instinct. »

Hannibal s’abstint de lui répondre qu’elle n’était en rien clémente et que c’était tout à fait normal de sa part. Elle se concentra plutôt sur la chouette qui avait décidé de se faire remarquer en faisant tomber une couche de neige vaporeuse à même le sol. « La nuit arrive. La chaleur de la tanière ne va pas tarder à nous appeler. Je t'accompagne ? » Même si Hannibal n’était pas du genre à dormir à la tanière, plutôt solitaire, elle hocha doucement la tête pour approuver. « Volontiers. » Elle se garda bien de lui dire qu’elle était épuisée et que cette idée était la bienvenue. Au lieu de cela, elle s’avança de quelques pas et décida de prendre la route qui leur permettrait de rentrer chez eux le plus rapidement possible.

06/10/2018

Finalement, il rentrerait accompagné. Ou plutôt c'est lui qui accompagnerait Hannibal jusqu'à la douceur de leur foyer. Il avait l'impression de jouer les gardes du corps. D'ailleurs c'était une bonne idée d'alternative à son travail çà. Il pourrait proposer ses services de protection aux Etas. Ceux-ci devaient sûrement avoir besoin de se rendre en terres libres pour leur cueillette de plantes. Ils pourraient se focaliser totalement sur leurs recherches pendant qu'il assuraient leur sécurité. Cela lui permettrait de casser sa routine entrainements et patrouilles.

Content d'avoir pensé à cette forme d'aide, il s'avança gaiement à la suite de la Générale. Naturellement, ils suivirent la route la plus directe. Ils avaient tous les deux hâte de rentrer sur des terres familières et de prendre un repos bien mérité. Étrangement, Jadis se montra silencieux pendant leur cheminement. Il ne ressentait pas l'envie de parler. Était-ce un effet du crépuscule ? Ou de la fatigue ? Il s'enivra plutôt de son environnement.

Puis, l'odeur de leur meute se fit sentir. Les frontières furent passées sans encombre après un petit hochement de tête adressé aux Gammas en poste. Le reste du trajet se passa plus sereinement. Ils étaient en territoires connus et avaient peu de risque de tomber sur un Solitaire mal luné. Effectivement, ils parvinrent sans souci à la Souche. Le Sigma ralentit le rythme. Il donna un léger coup de museau affectif à sa camarade avant de s'arrêter à l'entrée de la tanière.

"Bonne nuit Hannibal. J'espère que tu ne feras pas de cauchemars à cause de moi !"

03/10/2018

D’un rythme lent mais soutenu, elle suivait l’allure de Jadis. Ils rentrèrent dans le silence le plus absolu. Et si Hannibal ignorait à quoi pouvait bien songer le loup noir, elle, était pour sa part totalement happée par le souvenir qui avait eu raison d’elle. Elle s’était souvenue d’un Jadis jeune et elle ne parvenait pas à saisir toute la dimension de ce qu’elle avait cru percevoir. Mais maintenant, elle sentait son cœur tambouriner contre sa poitrine à chaque fois qu’elle y songeait et était tout bonnement incapable de déterminer si c’était là le témoignage d’un souvenir ou si, tout cela avait réveillé en elle des sentiments enfoui depuis longtemps. Finalement, elle reconnut bientôt les terres des Raven et sans saluer les sentinelles, elle poursuivi sa route, toujours dans le silence le plus absolu. Il lui faudrait retrouver Seishin pour lui parler de la mésaventure qu’ils venaient de vivre tous les deux car aux yeux de la louve grise, Jadis méritait de plus en plus d’être récompensé. Ils ralentirent un peu avant la tanière et le loup noir se laissa aller à lui donner un léger coup de museau. « Bonne nuit Hannibal. J'espère que tu ne feras pas de cauchemars à cause de moi ! ».

Le cœur battant, Hannibal secoua doucement la tête. « Il est impossible que je fasses un cauchemar en rêvant de toi Jadis… Bonne nuit.» Puis, le regard fuyant, elle s’en alla rapidement, avant même que ses propos ne puissent être interprétés.

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