Tu avais quitté la tanière tôt. Trop tôt pour certain, mais bien assez tard pour toi. Transit par le froid, tu avais pris le petit trot afin de sortir rapidement des territoires de la meute. Sans bruit. Toujours sans bruit. C’était devenu une habitude. Par le passé, tu avais su montrer des qualités certaines pour la discrétion. Plutôt fier de cela, tu avais décidé que devenir Iota était la solution la plus viable pour toi. Vivre en solitaire aurait pu être une bonne idée, mais la survit dans une meute était bien plus assurée que celle de solitaire. De plus, tu avais découvert qu’observer une meute pouvait se révéler passionnant, tu avais tant appris durant cette dernière année. Sur ta meute et celle des autres, mais il y avait encore tant à apprendre et à voir. A comprendre.

Si tu t’étais réveillé borgne sur ces terres, tu avais vite appris à mettre ce handicap de côté. La vie n’est certainement pas la plus importante. Du moins, si elle aide beaucoup, elle ne se révèle pas forcément aussi utile que l’odorat ou encore l’ouïe. En effet, entendre t’avais souvent été plus utile que voir. Car souvent, tapis dans les herbes, tu n’y voyais pas grand-chose, mais tu entendais parfaitement ton environnement. Du petit murmure au grand cri de la mouette qui venait chercher des noises.

Sans t’en rendre compte, tu étais allé bien plus loin que prévu. En face de toi se dessinait l’étang gelé. La neige avait cessé de tomber. Mais malgré ce grand froid, ta fourrure restait épaisse et tu avais l’air de moins subir la morsure sur froid. Le froid. Ce traitre. Alliée de la mort en ces temps difficile, tu voyais la meute décliner petit à petit. Il en était de même pour ton Alpha. Tout le monde perdait de la forme et de l’état, les proies se faisait de plus en plus rare et même les chasseurs expérimentés avaient du mal à trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Mais ton côté égoïste de forçait à souvent chasser pour toi-même. La notion de partage était vague dans ta tête. Ce qui t’avais valu par plusieurs fois une remontée de bretelle et une mise au point. La vie en meute c’était avant tout faire passer les autres avant toi-même. Chose difficile pour toi.

Dans un soupir et chassant les nombreuses pensées qui faisaient irruption dans ta tête, tu remarquas et presque au dernier moment, l’odeur d’une louve. Une Swallow d’après l’odeur forte qui s’en dégageait. Alors, sans un bruit, tu t’aplaties doucement au sol, le nez en l’air, à la recherche de ladite odeur, curieux de savoir de qui il pouvait s’agir. Tu t’avanças en douceur, sous ton poids, la neige craquait un peu. Si peu qu’il aurait difficile de savoir que c’était un loup et pas le bruit sourd de la glace qui bouge sur l’étang.

En silence, toujours, tu t’avançais vers ce qui ressemblais à un grotte. Dans l’obscurité de celle-ci, tu te glissas doucement vers ce qui semblait être une louve allongée. Sans bruit et sans ombre, tu l’observais en silence. Elle était vivante puisque de toute évidence, elle respirait. La tête basse, elle semblait en proie à de grand tourments. Lesquels ? Souvent, tu aurais aimé lire dans les pensées, connaitre jusqu’au plus petit secret de chacun des loups ici. Tu restais là, à l’observer. Sans bouger. Te verrait-elle à un moment où a un autre ? De toute façon, tu pouvais rester des heures sans bouger.

Tu restais dans la pénombre, à observer, sans bouger. C’est à peine à si pouvait t’entendre respirer. Une statue. Tu étais une statue. La louve avait sursauté. Voilà qu’elle t’avait enfin vu. Tu étais planté là depuis une bonne paire de minutes et elle ne te remarquait que maintenant. En voilà une saute. Ton odeur emplissant la grotte. En plus du froid. Voilà qu’elle ouvrait la bouche, qu’elle te parlait même, grognant même un peu, et tu te doutais que c’était pour mettre de la distance entre elle et toi.

Stoïque face à elle, tu ne bougeas pas d’un pouce, préférant jouer de ta carrure pour l’impressionner. Tu ne cherchais pas le combat, non. Juste à lui faire comprendre que tu n’étais pas tout doux et tout mignon. Nombre de te semblables l’avaient compris, parfois à leur dépend. Et tous savaient ta passion pour l’observation. Tu ne savais pas pourquoi, mais l’attitude des loups de passionnaient. On pouvait en apprendre tellement par l’observation. Chaque position avait une signification pour toi. Tout avait un sens. En regardant la louve, tu pouvais la sonder rien que par son attitude. Et tu ne te cachât pas pour le faire. Certain te prenais pour un pervers, d’autre juste un loup un peu bizarre, mais tu t’en fichais, ton rôle était d’observer et à ça, tu étais le meilleur, sans nul doute.

Si quelques loups avaient été septique parce que tu étais borgne, ils s’étaient vite ravisés en comprenant que la vue n’était pas ton seul atout, l’ouï était l’un de tes sens les plus développé. Inspiration expiration. Le bruit du vent sur la neige, les craquement subtiles de la roches. Bref, tu avais appris à faire de tes faiblesses un force.
Après une brève respiration, tu pris finalement la parole. Comme si cela allait t’arracher les lèvres. La voix rauque, grave, mais froide ; « Bonjour. Vous êtes ? »

Régulièrement, on t’avait dit que cette manière d’observer les autres était un peu effrayante, voire déplacé. Mais tu t’en fichais bien. Tu faisais ce que tu voulais, comme tu voulais, encore plus dans les terres libres. Elles n’étaient à personne et personne ne viendrait t’empêcher de te rincer l’œil de la manière dont il te plairait. Libre à toi de faire ce que tu voulais, et cette louve devant toi ne ferait pas exception.

Mais si elle n’avait pas peur, te pouvait sentir la tension monter entre vous deux. Elle n’avait pas voulu se présenter à toi. Bien, dommage, mais tu t’en fichais bien. Tu n’avais pas besoin de son nom. Son odeur suffisait. C’était une Swallow, quant à son rang ? Tu y réfléchissais encore. Ce n’était pas une Iota, elle portait bien trop l’odeur de sa meute. Elle était de belle carrure. Plusieurs choix s’offraient à toi. Mais tu y réfléchirais plus tard. Ton but n’était pas de créer des tensions inutiles entre les deux meutes. Certains loups le faisaient déjà très bien. Toi tu te contentais juste d’observer dans ton coin, de faire des rapport et parfois, tu pouvais te révéler utile. Tu soupiras et roulas des yeux. « Très bien, Personne, et que fais-tu là ? Loin de ta meute ? »

Curieux, il aurait bien voulu avoir quelques informations sur l’état de la meute ? Voilà quelques précieuses informations qu’il pourrait ramener chez lui. S’il n’était pas sûr d’en avoir, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir essayé.