Archimède s’arrêta dans sa marche légère lorsqu’enfin il perçu l’odeur d’une proie potentielle. Voilà maintenant plusieurs jours qu’il mourrait de faim et qu’il cherchait un peu partout quelque chose qui pourrait lui remplir l’estomac, ne serait-ce que pour quelques heures. Jusqu’ici, il avait survécu en se nourrissant de branche de buisson et en buvant abondamment, mais c’était bien loin d’être suffisant, même pour un loup aussi fin que lui. Et cette odeur qui s’élevait un peu partout dans les airs désormais, c’était celle d’une carcasse parfaitement fraîche. Il le savait car il pouvait percevoir cette effluve légère mais délectable d’un sang encore chaud. Excité à l’idée d’enfin pouvoir manger, il se pressa donc jusqu’à l’origine de ce qu’il venait de percevoir.

Arrivé sur les lieux, il constata avec dépit qu’il ne restait pas grand-chose au sanglier qui avait été chassé. Quelques lambeaux de chaire trônaient le long des os, et de la graisse était éparpillée un peu partout. Il décida que cela serait suffisant pour le moment et se précipita donc pour éviter que quelqu’un ne vienne lui prendre cette place si méritée. Il rogna consciencieusement chaque os, puis avec sa truffe, il chercha quelques morceaux de graisse à avaler. Ce n’était pas extrêmement bon, mais ça avait au moins le mérite de remplir le ventre et de nourrir un peu. Bientôt il abandonna à son tour la carcasse et continua sa route, dans l’espoir d’être plus chanceux ailleurs.