Le froid commençait à prendre place sur les terres depuis un certain temps déjà mais peu de loups étaient réellement prêts à subir un hiver tel que celui qui s’annonçait actuellement. Les températures avaient chutées de manière drastique et du jour au lendemain, un épais manteau de neige avait tout recouvert. Tuant du même coup tout espoir de pouvoir profiter de la chaleur automnale encore un peu. Personnellement je tolérais plutôt bien ce genre de température. J’étais venu au monde doté d’une fourrure épaisse et très fourni ce qui me procurait une protection agréable contre les insectes en été mais elle me permettait également de ne pas souffrir de l’hiver et de ses désagréments. Je me trouvais donc la, coucher dans la tanière de la meute qui m’avait accueilli à mon arrivé, j’aurais personnellement eu envie de rester solitaire un moment mais j’avais été accueilli de manière tellement amicale et on m’avait aidé si rapidement que je m’étais senti redevable de leur bonté. Je dois même avouer que je m’étais fait à cette vie de meute même si au fond, j’avais la sensation d’avoir toujours vécu et survécu seul. Mais bon, ma vie avait changé depuis mon arrivé sur les terres que j’occupais aujourd’hui. Un léger bruit attira mon attention, mes paupières s’ouvrirent rapidement posant sans difficulté mes iris ambré sur une louve au pelage sombre. Je la suivi du regard en silence, j’avais quelques fois croisé cette louve dans la tanière ou sur les terres mais nous n’avions jamais vraiment pris le temps de parler.

Une fois la femelle disparu de mon champ de vision, je reposai lentement la tête sur mes pattes antérieures, espérant réussir à reprendre mon sommeil là où je l’avais laissé. Malheureusement pour moi, il me parut évident que maintenant que mon esprit était passé en mode éveil, j’allais devoir faire avec. J’ouvris la gueule en grande, étirant du même coup les muscles de ma mâchoire alors que mon corps se raidissait pour étendre mon corps encore engourdi par le sommeil. Au bout de quelques instants, je me redressai et campai mon poids sur mes pattes. Une légère brise venant de l’extérieur caressa alors mon pelage et sans plus, je me mis en mouvement vers l’entrée de notre demeure. Aussitôt dehors, mon corps fut mis à nu devant les bourrasques hivernales et la neige mais je n’en fis pas grand cas, il faudrait de très nombreuses heures et une température beaucoup plus basse que celle-là pour que je souffre du froid. Alors que mon corps se mouvait dans les chemins déjà tracer par les passages des autres loups, je perçu l’odeur de la louve que j’avais vu quitté la tanière plus tôt. Je léchai doucement ma truffe puis, je modifiai ma marche pour suivre cette odeur. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’avais la sensation que c’était ce que je devais faire à cet instant.

Ma promenade dura de longues minutes, la solitude m’entourait et la neige s’accumulait légèrement sur mon dos. Je m’arrêtais de temps à autre pour renifler un buisson ou observer les marques sur les arbres. Il n’y avait aucun doute possible je me trouvais sur le bon chemin. Je fini par m’immobilisé en silence lorsque mon regard ambré se posa sur la louve au pelage ébène. Elle se trouvait là, coucher en boule, les yeux clos. Mes oreilles s’aplatirent sur mon crane un instant puis, ils reprirent leur position normale lorsque mon regard perçu sa respiration. Je me secouai alors vivement pour faire tomber la mince couche blanche qui se trouvait sur mon pelage puis, ma voix s’éleva lentement dans le silence qui nous entourait.

- Tu devrais rentrer pour te reposer le froid ne pardonne pas …

Le ton que j’avais employé était calme mais demeurait tout de même distant et froid. Je parlais peu en général, je me contentais de faire mon travail dans la meute et de surveiller les autres membres pour percevoir si on avait besoin de mes talents quelques parts. J’étais souvent le loup dans l’ombre, celui que l’on savait présent, mais que l’on ignorait son emplacement précis. Mon regard ambré était posé sur la louve, fixe et immobile, j’attendais sa réaction.