Sorren avait fait le tour des territoires accompagné d’un petit groupe de loup afin de vérifier que les frontières Swallow était toujours sûres, profitant pour refaire des marques récentes. Il marchait dans la neige d’un pas léger, le petit groupe était rentré mais il avait préféré se balader. Il marchait depuis une bonne heure dans le champ de blé. Il ne se cachait pas vraiment et profitait que les températures soit remonté légèrement au-dessus de zéro, les maigres rayons de soleil parvenaient à peine à réchauffer son poil gelé. Mais rester inactif était sûrement la pire chose à faire.

Il soupira et pointa le nez vers le ciel bas. Quelques flocons lui tombèrent dessus, ce qui eu comme effet de le faire éternuer. Il espérait ne pas tomber malade dans les prochains. S’il avait la santé pour le moment, le temps été propice à toute forme de maladie qui l’affaiblirait sans doute beaucoup. En se remettant en marche, une odeur familière lui monta au nez. S’il savait que la louve était là, il ne l’avait pas encore repéré. La iota n’était pas loin mais bien tapis.

Les oreilles bien tendues et le nez en l’air, il s’appliqua à suivre la piste, mais la noiraude tomba sur lui avant. Un petit sourire s’étira sur ses babines, il se tourna souplement vers elle -malgré ses vieux os- et s’assit fasse à elle, prenant soin d’enrouler sa queue autour de ses pattes. « Appétissant ? Me voilà donc relégué à la place de proie ? Quelle rétrogradation. ». Il rit doucement, il était familier de l’attitude de la louve. Voilà 3 ans qu’il était là. Maze était arrivée seulement un an après lui. D’abord méfiant envers elle, il s’était accoutumé à elle, appréciant généralement son travail en tant que iota, même s’il savait qu’elle pouvait être un peu… Particulière. « Tes dernières patrouilles se sont bien passées ? Pas de solitaires égarés ? ».

Le Beta restait assis, confiant et calme, il toisait la louve calmement. Il ne bougea pas quand elle claqua ses mâchoire près de son oreille, amusé il roula des yeux et s’ébroua, « A quel jeu joues-tu Mazikeen ? » Il soupira doucement et se lécha la patte, l’air peu intéressé. « Me voilà bien chanceux alors, pas de torture pour moi aujourd’hui, me voilà sauvé ! »

Sorren dressa les oreilles, écoutant la brise souffler entre les quelques brindilles pas encore brulée par le froid. Autant dire qu’elles étaient de mystérieuses survivantes, mais pas pour longtemps, le froid les gagnerait toute, ce n’était qu’une question de temps. Le Swallow suivait du regard la louve qui s’éloignait pour s’assoir quelques mètres devant lui. Il se redressa quelque peu, lui signifiant qu’il l’écoutait. Puis soupira bruyamment en entendant ses derniers exploits. « Mazikee, on va finir par avoir des problèmes avec les Eagles, comme si les Solitaires ne suffisaient pas. » Il marqua une pause le regard plus dur. « J’espère au moins que vous avez su rester discret. »

Il gronda tout bas, désapprouvant quelque peu les action de la louve. Il avait conscience que ça faisait parti de son personnage, mais jamais il n’avait compris ses actes. Tant que ça ne causait pas de problème, il ne pourrait pas lui reprocher quoique ce soit de toute façon. « Fait tout de même attention, ou tu finiras par te faire taper sur les pattes. Tu le sais. »

Droit, le regard pointé sur la louve, il ne bougeait pas d’un pouce, tandis que la louve pose son regard brulant sur lui. Il ne ressentait rien. Il avait l’habitude de son attitude et s’en amusait même. D’humeur égale aujourd’hui, il n’avait pas encore décidé s’il allait jouer le jeu de la louve ou simplement rester là, à converser de choses futiles telles que le temps ou l’espérance de vie d’un merle rouge.

Malgré tout, il se sentait passé au scanner par Mazikeen. Il frissonnait, il n’aimait pas vraiment cela. C’était comme percer son intimité sans qu’il l’y ait invité. Il gronda tout bas au fur et à mesure qu’elle s’approchât. Il ne bougea pas, restant de marbre. Elle le frôlait, le caressait. Il gronda plus fort, fit claquer sa mâchoire près de son oreille, sonnant sa désapprobation. Il n’était pas du gibier. Il n’était pas une proie et il allait falloir le mériter ; « Fait attention Maze, Horus sera au courant et je doute que ça ne l’amuse beaucoup. Nous n’avons pas besoin de tension avec les Eagles. » Il marqua une pause et grogna : « Tes petits jeux ne marchent pas sur tout le monde. Parfois, il faut savoir mériter les choses, pour les avoir… Et toi ? Les mérites-tu ? »

Un sourie narquois naquit sur ses lèvres, il remonta doucement les babines, il allait jouer autant qu’elle. Elle le voulait ? L’aurait-elle ? Il ne savait pas encore. Mais ça aurait au moins le pouvoir de le détendre un peu. Le vieux loup aimait toujours autant jouer. Peut-être pas aux mêmes jeux que les nouveaux nés -non, qu’on s’entende, définitivement pas- mais jouer restait divertissant. Il fallait bien divertir cette vieille carcasse après tout ? Non ?